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Posted: 21 Oct, 2019 @ 4:58am
Updated: 31 Jul, 2020 @ 7:23pm

Afin de vous faire comprendre l’impact de la trilogie originelle dans l’histoire du jeu vidéo en tant qu’œuvre populaire (un franc succès commercial sur Playstation d’environ 12 millions de copies) et marquante dans le développement de mes goûts pour le jeu vidéo, je me permettrai dans une première partie de contextualiser la conception technique et artistique de son univers si spécial, dans une deuxième de revenir sur les mécaniques uniques mises en jeu avant de revenir sur les qualités et défauts du remake de Toys for Bob, 20 ans après.

Certains du talent d’Insomniac Games, Universal Interactive Studios (s’appuyant déjà sur l’acquisition d’un contrat avec Naughty Dog et l’excellente réception de Crash Bandicoot) signèrent à nouveau pour une licence qui casserait l’image et le catalogue « trop mature » de la console de Sony. Les artistes d’Insomniac mirent tout le monde d’accord : ce sera un dragon ; et quoi de plus cool que cette créature mythique vigoureuse, ailée et au souffle enflammé ? En jouant et en analysant les mécaniques du Super Mario 64 de Nintendo, les développeurs en sont convaincus : le fun provient d’abord de cette stimulante joie à parcourir de vastes environnements en 3D – gardons en tête que le jeu en monde ouvert restait une chose rare en cette époque. Les gars d’Insomniac mirent au point une méthode 3D permettant d’afficher même sur de très longues distances : dans Spyro, on voit loin et on prend donc plaisir à analyser l’environnement pour mieux l’explorer encore. https://cs2bus.com/sharedfiles/filedetails/?id=1865903926

Mario sait grimper et sauter haut, Spyro, quant à lui, pourra planer sur de longues distances : ces sensations offrent de grisantes perspectives de level design ; Si le petit dragon violet n’invente rien et s’inspire, il est à l’origine d’un game design unique. En plus de cela, et pas des moindres, Spyro peut enflammer et charger les objets et ennemis à volonté quand ceux-ci ne sont pas protégés d’un type d’attaque en particulier. Les créatures hostiles qui ponctueront les aventures de Spyro s’opposeront rapidement dès l’approche de la fusée violette et le joueur devra juger rapidement de l’attaque adéquate. Ainsi, les ennemis ne blessent pas en vadrouillant dans les niveaux, mais, à l’instar de sentinelles toujours aux aguets, ripostent en annonçant très promptement leur patterns. On pourrait croire que la franchise offre des jeux difficiles, mais paradoxalement, laisse en fait beaucoup de marge de manœuvre aux joueurs puisque les checkpoints et les vies restent assez adéquatement fournis, Spyro pouvant prendre plusieurs coups avant de passer l’arme à gauche. C’est la libellule (en anglais Dragonfly), Sparx, qui accompagne toujours notre ami à écailles qui indiquera son niveau de santé actuel, en partant de jaune, puis passant de bleu à vert, avant de disparaître une dernière fois et laisser Spyro sans garde. Lorsque Spyro attaque d’inoffensives bestioles (qui ont une tendance accrue à re-pop pour peu qu’on s’en éloigne suffisamment), un papillon s’en libère et Sparx remonte d’un cran en protection ; le 10ème libéré sera bleu, synonyme d’une vie supplémentaire pour le saurien. https://cs2bus.com/sharedfiles/filedetails/?id=1859711525

Malgré cela, il y a moyen de trouver dans les originaux et ce remake de quoi sustenter le joueur de plateforme aguerri. Si la trilogie Spyro eut un franc succès auprès du public occasionnel et la ménagère de famille, les challenges optionnels donneront du grain à moudre aux complétionnistes d’aujourd’hui. Premièrement, chacun des trois titres offrent plus des milliers de gemmes semant tous les recoins des niveaux, certaines étant particulièrement bien cachées. Si vous vous en approchez toutefois, Sparx s’évertuera à récolter les gemmes. En plus de cela, Spyro devra pourchasser des voleurs d’œufs et récolter des collectibles uniques à chaque épisode. Dans le 1er épisode, il s’agira de sauver des dragons cristallisés par l’infâme Gnasty Gnorc en explorant simplement l’étendue des aires de jeu. Dans le 2ème et 3ème épisode, Insomniac Games qui entendait bien la relative facilité du premier opus, a caché les fameux objets à collecter derrière des challenges et mini-jeux plus corsés. Des circuits entièrement dédiés au vol libre requierent de trouver et passer par une série d’objectifs comme des anneaux en un temps limité (ils testeront la limite même des joueurs les plus patients). D’autres mini-jeux permettent à Spyro de charger comme un train à grande vitesse, rendant les contrôles serrés et exigeants, de lancer des boules de feu ou de voler dans un temps imparti. Spyro finit, à l’instar de Mario, à multiplier les activités : il fait tour à tour du hockey-sur-glace (il apprend à gober les petits objets pour les renvoyer), du skateboard, utilise canons, des chariots, et une pléthore d’autres objets mécanisés mais apprendra aussi à grimper, nager et même à finir un vol plané en battant rapidement des ailes pour reprendre de la hauteur et atteindre des plateformes difficiles. De nouveaux personnages jouables hauts-en-couleur feront leur apparition dans le troisième épisode afin de varier les phases de gameplay : Bentley, le yeti lent et surpuissant, le Sergent Byrd, pingouin volant armé de lance-roquettes, Sheila le kangourou ou encore l’Agent 9, singe équipé d’un pistolet laser et offrant des moments d’action orientés vers le tir. Même Sparx est jouable dans ses propres niveaux façon SHMUP ! https://cs2bus.com/sharedfiles/filedetails/?id=1882218570

Alors que les dragons à sauver du premier épisode animaient les discussions avec Spyro, ce sont surtout les personnages secondaires et habitants de chaque monde qui apporteront la vie dans les deux opus suivants, avec chacun un nom, un design et un besoin propre. Même le bestiaire, varié et généralement unique à chaque monde, profite d’animations drôles et participent à rendre leur univers plus crédible : il n’est pas rare de voir des ennemis se mettre sur la tronche voire même à pourchasser les bestioles ou encore de détruire les coffres qui renferment les précieuses gemmes !

Avec l’abandon d’Insomniac Games (déjà en préparation sur la série Rachet & Clank) après Spyro 3, la franchise finira par perdre son âme et sa qualité. Connaissant les déboires de l’éditeur et l’horrible transfiguration de Spyro par Toys for Bob avec ses Skylanders, on était en droit de s’inquiéter de la sincérité de ce remake. Le studio a malgré tout respecté le matériel d’origine : la géométrie des niveaux, le feeling général et la difficulté parfois inattendue de certaines épreuves. Le nouveau moteur permet évidemment de splendides effets de lumière et les artistes ont enrichi les environnements et les modèles pauvres de l’époque par un travail de réinterprétation et une nécessaire liberté artistique tout en restant fidèles à la direction artistique originale. On regrettera que la qualité des textures et des environnements varient d’un monde à l’autre et d’un épisode au suivant, l’inspiration et les talents de la team semblant vaciller en fonction de l’univers recréé. À titre d’exemple, les dragons ont tous un design unique dans la recréation de Spyro 1 mais les modèles et les animations des bébés dragons du 3 reviennent bien trop souvent. Le fan ne boudera pas son plaisir et se consolera en sachant qu’il est possible de basculer à la volée de l’OST d’origine à celle remastérisée pour l’occasion. En 40 heures de jeu, je ne vous cache pas avoir rencontré de rares bugs, mais rien qui n’entacha la progression.

Les fans trouveront néanmoins dans ce remake rêvé en secret le cahier des charges qu’on était en droit d’attendre et surtout, l’occasion de faire découvrir aux nouveaux venus comme à nos jeunes joueurs de grands classiques, offrant, comme à l’époque, une formidable entrée en la matière dans le jeu vidéo et une sérieuse durée de vie pour le complétionniste qui sommeille en nous.
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11 Comments
Nalkyn 2 Jun, 2024 @ 12:54am 
Et bah tu vois, j'avais pas encore vu ton avis, et bah je pense que ça va me convaincre d'y jouer :zaggrin:
Lefty ♣ 2 Sep, 2022 @ 2:39am 
Merci pour cette review fort bien écrite et définitivement convaincante !
Parallel Platypus 31 Oct, 2019 @ 10:35am 
Merci pour ton retour Guizmi' !
J'ai aussi trouvé mon intérêt pour le remake de Crash avec les time trials et l'occasion de me faire intégralement le premier (j'ai la mauvaise manie de commencer à compter à partir de 2).
Guizminator 31 Oct, 2019 @ 3:20am 
Lu et approuvé, on sent ton amour pour le petit dragon violet dans ton évaluation !

J'ai pu tester le jeu chez un ami (pas plus tard qu'hier) et je trouve ce remake plus intéressant que celui de Crash Bandicoot, dans le sens où il ne se contente pas de proposer une simple " update graphique ", mais bien une réelle interprétation (à travers le design des personnages, des cinématiques, etc). Il y a un réel intérêt à re-découvrir la trilogie pour ceux l'ayant déjà fait.

Tout ça me donnerait presque envie de craquer pour le jeu ! Je m'en vais de ce pas lire la version " Director's Cut " de ton évaluation.
Parallel Platypus 28 Oct, 2019 @ 1:13am 
Merci pour ton retour Astreon ! Ayant fait le 2 puis le 3 pendant mon enfance, ce sont ceux-ci qui remportent, et dans cet ordre, ma préférence mais j'ai eu plaisir à découvrir le 1er.
Astreon 27 Oct, 2019 @ 7:15pm 
je viens de le finir à l'instant même, 38h pour faire les 120, 100 et 117% et dieu que je ne regrette pas une seule seconde le moindre centime investi dans ce jeu.
série de mon enfance, j'ai joué au premier et au troisieme avec ma soeur, mais j'ai découvert le 2 avec le remaster, et le 3e reste toujours mon préféré (bien que le premier soit aussi excellent).
A conseiller à tous ceux qui apprécient le genre, ou pour le faire découvrir, car c'est véritablement une très bonne licence.
Parallel Platypus 21 Oct, 2019 @ 1:07pm 
Pour un jeu de plateforme, oui !
Une petite note technique au passage : je recommande de désactiver le flou de mouvement, très désagréable. Certains auraient eu un problème avec des animations/scripts bugués qui seraient dues à la limitation ingame de la framerate. Je conseille par prévention de débloquer les FPS dans les options et de les limiter avec le panneau NVIDIA ou RivaTuner.
Berserkr 21 Oct, 2019 @ 8:45am 
Ce qui n'est déjà pas si mal.
Parallel Platypus 21 Oct, 2019 @ 8:27am 
Il faut retirer quelques heures dues aux nombreuses prises de captures d'écran et quelques heures en idle sur le menu du jeu.
C'est pourquoi je compte une 40aine d'heures pour le complétionniste qui prendra son temps. Le joueur qui rush (par exemple s'il est déjà passé par la version console avant ça) ne mettra qu'une trentaine d'heures.